Dans les coulisses de « S.T.A.L.K.E.R. 2 »


Des yeux s’ouvrent. Notre personnage, allongé au sol, est réveillé de la pire des façons : un chien mutant l’attaque à la jambe. Il pointe son pistolet, mais celui-ci s’enraye. La bête saute alors à la gorge de l’infortuné… Ainsi débute le premier extrait de S.T.A.L.K.E.R. 2, dévoilé au public lors de la Gamescom, salon du jeu vidéo qui s’est tenu, du 23 au 27 août, à Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).

Le mot d’ordre du studio ukrainien GSC Game World est clair : préserver les fondamentaux des précédents S.T.A.L.K.E.R., trois jeux de tirs sortis entre 2007 et 2009. « C’est une suite directe. Vous pouvez vous attendre à de nouveaux endroits et de nouvelles mécaniques [de jeu], mais nous avons surtout amélioré les anciennes », explique au Monde Maksym Yanchyi, responsable du développement pour la version Xbox.

L’objectif est aussi d’embarquer un nouveau public, plus large, dans « la Zone », un espace vidéoludique inoubliable – très librement inspiré du roman Stalker : pique-nique au bord du chemin (1972), d’Arcadi et Boris Strougatski, et du film qu’en a fait Andreï Tarkovski, Stalker (1979) –, situé aux abords de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl. Anomalies, radiations, personnages hauts en couleur, missions étranges, mutants… Chaque pas nous mène vers une nouvelle surprise.

Mais depuis plus de dix-huit mois, la guerre menée par la Russie en Ukraine a plongé les équipes dans une réalité bien plus instable et oppressante que celle dépeinte dans S.T.A.L.K.E.R. 2.

Départ de Kiev

Le conflit « laisse des cicatrices sur chaque membre de l’équipe », résume avec pudeur Maksym Yanchyi, qui, comme une bonne partie de ses collègues, a trouvé refuge à Prague, en République tchèque, à 1 000 kilomètres des locaux de Kiev. L’éloignement de son pays natal est une blessure profonde pour le jeune homme.

Trop d’adversaires à tuer, pas assez de munitions. Voici l’une des difficiles équations que nous avons eues à résoudre durant notre prise en main du jeu.

L’évacuation des employés n’a pas été improvisée. Fin 2021, au moment où la Russie commence à mobiliser ses troupes à la frontière orientale de l’Ukraine, les cadres de GSC Game World envisagent déjà le pire. Ils font stationner deux autocars à proximité de leurs locaux et entreposent dans leurs bureaux 2 000 litres d’essence ainsi que des fournitures de première nécessité.

Avant même que l’invasion russe débute, ils prennent la décision de transporter ceux qui le souhaitent à Oujhorod, dans l’ouest du pays. Deux cents salariés et leur famille, cinq cents personnes en tout (sans compter les animaux domestiques), prennent place dans les cars. Avec une seule valise par personne.

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Catégorie article Jeux

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